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La Vie Nantaise, acte 2017

Radiographie approximative et précise des derniers-nés en matière de sorties

Imaginons une Nantaise de 32 ans, partie 10 mois au Sri Lanka pour participer à la création d’une troupe de théâtre adaptant les textes de Michel Onfray pour le jeune public, qui reviendrait avec son baluchon en gare de Nantes accueillie par ses parents fraîchement retraités. Imaginons un Nantais de 44 ans, beau et fort comme un ex-footballeur des Canaris, qui choisirait de regagner ses appartements de la place du Martray après avoir parcouru la France 8 mois durant pour développer un business de shop truck basé sur la vente à emporter personnalisée de t-shirts recyclables en soie bio. Comme une Cigale ayant chanté tout l’été, l’une comme l’autre se trouvent fort dépourvus au moment venu de faire la bise dans leurs adresses favorites.

En 2017, Orelsan dit : vous n’avez pas les bases. Le Dandy répond : désormais, vous les avez. Basique. Simple..

C’est qu’il s’en est passé des choses à Nantes en 2017. Le Dandy se propose d’exaucer, sans exhaustivité, leur vœu de retrouver place parmi leurs semblables dans le wagon de la vie volatile des volubiles lieux de vadrouille Nantais. Est-ce que vous êtes là ?

Le premier regard du flâneur se perd moins dans la brume que dans la mousse : les bars à bière, sous pression des jeux de mots, sont à tous les coins de rue. Comme le disait Coluche de la lessive (« on doit en manger parce qu’ils nous en vendent énormément »), le Dandy le certifie de la bière : on doit en boire des hectolitres pour qu’il s’en produise autant. Industrielle ou artisanale, la bière s’écoule des Fleurs du Malt sous leur nom Nantais La Digue du fût (allée du Commandant Charcot) aux Brassés (mail Pablo Picasso) en passant par Au Fût et à mesure (rue du Pré Nian) qui a remplacé le Fées Maison, bastion homo enjoué tombé au champ d’honneur, ou Chemin de traverse (rue du Bon Secours) installé en lieu et place du fracas musical laissé par l’énergique bar La Rumeur. Non loin, ce sont les BerThoM (cours Clisson) qui ont trouvé le moyen de tisser sur les ruines du 4 de l’île un nouveau fil régional à leur toile hexagonale de bars à bières.

Quelques lieux à l’identité forte, intimistes ou de notoriété plus large, ont passé la main : La Grande Barge (rue Grande Biesse) a repris les murs du passionné tenancier des Carafés, la défense du BPM a cédé face à l’attaque du très sportif Player’s (rue Léon Blum), le Karibu New Bar (place Edouard Normand) encore sous peinture fraîche a pour mission de faire oublier l’inclassable Chez Padddy. Certaines reprises d’établissements s’espèrent de haute volée : Mata Hari (rue Jean Jaurès) semble avoir de bons Reflex et Le Marceau (rue Camille Berruyer) s’appuie sur l’efficace préparateur technique du Café Kléber.

Raffinement et élégance président à la présence intrépide des Bonimenteurs (rue Emile Masson) au pied de ceux qui le sont en tout point (EY, Adecco). Raffinement et élégance esquissent les compliments espérés par Aristide (place Aristide Briand) qui a sorti les petits plats en argent dans les grands plateaux en porcelaine pour séduire tout ce que Nantes compte de mandarins au milieu de persifleurs et d’iconoclastes. Raffinement et élégance enfin commandent au destin de Roza (place de la Monnaie) qui entend se faire un nom à l’ombre du Museum d’histoire naturelle.

Il y a des lieux carrément conceptuels de ouf : Hypercube VR (rue de l’Héronnière). Il y a des lieux où tu sens que le patron est assez branché mécanique en ce moment (après La 500 et La Vespa des Carmes) : La Loco (allée du Commandant Charcot), normal c’est près des trains. Il y a de jolis retours en grâce : Le Waldeck (place Waldeck Rousseau). Il y a du name-dropping de chef étoilé : le Café du Musée (rue Georges Clemenceau). Il y a des lieux idéalement positionnés pour tirer un corner : Au Coin de l’angle (rue Meuris). Il y a des lieux végétariens pour les végétariens comme pour les curistes de la côte de bœuf 800 grammes : Bad Hunter (allée de la Maison rouge). Il y a des songes qui s’envolent comme Elliott dans E.T. : le Petit Vélo (allée Jean Bart) a tourné la roue de Madame Rêve. Mention spéciale à la Nantes révoltée, la Nantes militante, populaire et associative : La Dérive social club (rue du Gué Robert) est son QG.

Plus anecdotiques sont les changements sémantiques qui ont vu Chez Lizette devenir Chez Louisette (rue Louis-Blanc), avec force éclairage en sus, et le Pulp’ se transformer en Poulp’ (rue Léon Maître) en un amusant clin d’œil de défi à son tentaculaire voisin L’Octopus (allée du Port Maillard) qui trône place du Bouffay.

Côté clubbing, le mercato de l’été s’est avéré aussi spectaculaire et inattendu qu’un sourire sur le visage de Jean-Luc Mélenchon : le mythique – ou mystique, les avis divergent – LC Club de Philippe Clément a laissé quelques cintres et un paillasson en toile de jute pour accueillir l’équipe du Warehouse (quai des Antilles). Dans le bas Chantenay, la fine fleur d’Androgyne fait fumer le Macadam (rue Jules Launay) avec sa programmation électro pointue et ses afters du dimanche. Quartier des banques plus que des usines, Cookoo voilà le New Factory (rue de Rieux), fier de sa terrasse comme un lapin serait fier de monter sur le Bélem. En 2017, Orelsan dit : vous n’avez pas les bases. Le Dandy répond : désormais, vous les avez. Basique. Simple.

Signature Évariste