Débarqué là-dedans comme un as de pique, les fers bien encastrés dans sa paire de mocassins à pampilles, flanqué d’un tricot de cravate et d’une pièce en soie pliée en quatre côté cœur, le Dandy a fait valdinguer La Ribouldingue dans une java de tous les dieux du stade à coup de un, puis deux, puis trois-zéro, sur le terrain de jeu à hauteur d’homme, situé en arrière-salle, accroché fermement aux poignées d’un bébé-foot (en français dans le texte) pour éviter rateaux et pelletées de tirs cadrés venus du camp adverse, tenant là à sa réputation de solide corsaire du ballon rond ancrée depuis sa tendre jeunesse récréative, avant de basculer tout de go, à la faveur d’une oreille musicale si langoureusement choyée par les toujours très bons mix des Dj’s de passage, dans une java de tous les diables du dancefloor sur une piste qu’il entreprend de créer de toutes pièces dans un espace jamais désempli d’une clientèle typiquement Nantaise, pour ne pas dire typiquement géniale, mêlée de tout et de tout un chacun, où la science d’une gestuelle Dandy mûrement travaillée se trouve, par un miracle de la divine inspiration, sublimée par la fantaisie agile d’une stevé qui, dans ces instants, vit sans entraves sa vinaigrette, ainsi le Dandy upgrade sans en avoir l’air sa résoi puisqu’il ressent autour de lui des encouragements silencieux ou explicites à poursuivre, prolonger, persévérer dans ses actes de bravoure et d’audace, passant du traditionnel Muscadet comptoir – l’efficacité même – à un plus recommandable whisky-coca des mifadesfamilles, celui-là même qui fera chavirer La Ribouldingue jusqu’à l’inévitable (et prévisible) présage : la rencontre avec une lauréate jusqu’ici discrète, fine observatrice de ce jeu qu’elle croit connaître, ayant, habituée des lieux de nuit et de vie, habitude de voir ainsi jeune fringant joué de sa mise, ignorant bien sûr qu’avec cette mise, et tant d’atouts dans ce jeu, il escompte faire un pli, faire le seul pli qui vaille, ne plus seulement faire plier l’adversaire ayant échappé de peu au sort archaïque mais si légendaire réservé en cas de bien-nommée Fany, mais faire plier, là, sa garde, faire tomber sa défense, signer ce lieu et signer cette âme d’une irrémédiable empreinte, marquer l’esprit de cette courageuse intrépide dans un moment de joie et d’art de vivre qu’on appellerait à l’avenir « Dandybouldingue ! »…
À Adèle B.
La Ribouldingue :
33 Rue de Verdun – Bouffay – 44000 Nantes