C’est un véritable événement dans le monde littéraire ; une sensation, telle que le chef de Drouant en a fait tourner sa sauce au beurre blanc, provoquant la circonspection exaspérée de Bernard Pivot et du jury Goncourt : la publication de L’Internationale Dandy. Livre-manifeste à contre-courant des basses eaux de la pensée réfractaire, L’Internationale Dandy condense en de superbes pages de forte vigueur intellectuelle et de souplesse langagière toute la vision développée depuis plusieurs années par le Dandysme de Nantes. Son auteur, Évariste, y lance ce dithyrambe : « le Dandysme au pouvoir, tout le pouvoir au Dandysme ».
En 1889, lors d’un Congrès à Paris, mémorable et viril, sous la houlette de Friedrich Engels, condisciple du grand Karl Marx, l’Internationale socialiste est créée.
En 1957, à Cosio di Arroscia, Guy Debord et ses amis taquineurs de boutanches fondent, sur les débris d’avant-gardes vivaces, l’Internationale Situationniste, prolongée par la très puissante œuvre-phare La Société du spectacle.
En 2018, à Nantes, assis dans l’herbe fraîche à saisir l’air du temps, Évariste trempe sa plume en roseau dans les eaux rose de la Loire – fleuve insaisissable de cette ville qu’il chérit – pour définir les contours, les atours, les retours, les détours d’un art de vivre : le Dandysme. Il écrit L’Internationale Dandy en quelques nuits de veillée frénétique et dans les songes inspirés par des muses hérétiques.
L’Internationale Dandy mélange un style rhétorique solidement charpenté et des fulgurances pamphlétaires dont le sens et la source sont inouïs. Il y est question de principes de vie, de principes d’action et de principes au thé. On déguste ces aphorismes comme on se prendrait un bon whisky à 18h30, récompensant une courageuse abnégation à la suite d’un rendez-vous avec un triste commercial convaincu de pouvoir améliorer les conditions abjectes d’exercice du capitalisme tempéré.
L’Internationale Dandy n’a pas d’étendard mais de nombreux étendoirs. Elle est en capacité, chose inédite dans l’Histoire récente, de pouvoir réunir sous sa bannière tout le sel qui pimente les existences amusées, et toujours plus détachées des contingences, d’un peuple Dandy. Ce texte, fruit d’un prétexte, pose avant tout un contexte. Dandy de Nantes, tu peux pas texte !
Extrait de L’Internationale Dandy :
L’Internationale Dandy s’assigne un objectif de diffusion, à une échelle beaucoup plus grande qu’un escabeau, des rudiments de drôlerie, d’inventivité, de bienveillance et d’imagination tant sur le plan du savoir-être que du savoir-vivre. Il s’agit de constituer une plateforme incontournable du Dandysme mondial, sur le modèle logistique aéroportuaire : la propriété c’est l’envol. De la sorte, l’appropriation patiente et sagement instruite de l’art Dandy permet d’élever son rang à la hauteur qui lui sied dans un mélange de goût prononcé pour le motif prince-de-galles et de maîtrise fine de l’algèbre récréatif. L’art Dandy est un plaidoyer pour le simulacre, une forme de tyrolienne doctrinale qui mène tout droit du miroir aux alouettes mercantiles vers la gaieté d’un pinson tiré à quatre épingles volant à tire-d’aile.
Ouvrage disponible sur The Book Edition
Dos carré collé – 14,8x21 cm – 45 pages