Arrivé, Le Canard enchaîné sous le bras, le Dandy y découvre, stupéfait, qu’il y avait meilleure candidate que lui pour empocher un chèque, avec 5 zéros derrière, à rester chez soi et profiter de la vie alors qu’il disposait lui-même de manifestes atouts à faire valoir. Peiné de mesurer son incapacité à décrocher un tel emploi, il se réconforte avec un muscadet de la famille Lieubeau. Déçu de passer une nouvelle fois à côté de son destin, il se redonne de l’énergie avec un chardonnay de cette même maison. Finalement altruiste, le Dandy se réjouit pour celle qui a bénéficié de cette opportunité inouïe et passe aux choses sérieuses avec un Montepulciano D’Abruzzo. Fidèle à son adage : la carte des vins, c’est ça le bon filon.
…L’industrie c’est aussi un établissement qui contribue opportunément à dynamiser une place et un quartier qui le méritent.
Fin de semaine à L’industrie. À la table du Dandy, les convives prennent place comme ils se pressent aux tables avoisinantes. On pense qu’ils sont venus à deux, ils se retrouvent à dix. Ils vont, ils viennent, s’en vont et reviennent. Valse de collègues de bureaux, d’amis, de gens qui se rencontrent et d’habitués du quartier plus enclins à se positionner autour du bar. Célibataires masculins trentenaires s’y font un malin plaisir de prendre dans leurs bras et sur leurs genoux la progéniture de leurs amis, venus en poussette Yoyo, avec l’objectif inavoué de paraître attendrissants en société aux yeux de la gent féminine là où ils sont plus acerbes que bienveillants dans un cadre privé.
Fin de semaine à L’industrie et tout s’y passe dans une excellente atmosphère. La salle de restaurant, avec vue sur la cave à vin, est pleine. La terrasse bien fournie malgré le froid. La salle de bar où s’enchaînent les « assiettes de l’industrie » à partager (14 euros) déborde des rires de jeunes femmes aux lunettes fort visibles et au rouge à lèvres prononcé et de jeunes hommes qui sont toujours sur le fil entre le jeu de (ces) dames et le jeu d’échec. Se ressent dans l’air ce petit juste-ce-qu’il-faut de manière d’être parisienne où l’on se préoccupe autant de sa table que de celle des voisins.
C’est l’histoire d’une bande de copains qui a monté un lieu pour les bandes de copains. Au-delà, L’industrie c’est aussi un établissement qui contribue opportunément à dynamiser une place et un quartier qui le méritent. En témoigne son succès. Si, en matière de sorties, le Dandy a des tendances volatiles – comme son Canard favori, qui appréciera –, il laissera encore quelques plumes sur le goudron de la place René Bouhier. Ne serait-ce que pour un dernier shooter maison ; meilleur remontant qui soit à l’abord du col conduisant à Graslin pour la suite des opérations.
L’industrie : 2 Boulevard de Launay – René Bouhier – 44100 Nantes Site internet de L’Industrie