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France 98 : Nantes, Championne du Monde

Préambule. Esthète du ballon rond, Agathon revient sur l’épopée des Bleus lors de la Coupe du Monde 1998 et notamment sur la formidable aventure des Canaris de cette équipe. Pour cela, nul besoin du fameux « carnet noir » d’Aimé Jacquet qui ne l’a jamais quitté, tout est dans sa tête – et pour longtemps encore dans son cœur. La tactique est claire : un zest de citrons jaune et vert, un peu de Jonelière, quelques joueurs emblématiques du FCN, de l’émotion, un mélange de sprezzatura et de joga bonito. Le football, à cette échelle et à cette époque, est forcément une passion de Dandys. Les Dandys.

Avant de se rendre à son QG pour cette Coupe du Monde 2018, Les Fils de Buuut, le Dandy a ressorti de son placard son maillot de l’équipe de France 98 floqué Deschamps, numéro 7. On ne le dit pas assez mais le FC Nantes a été le socle de cette équipe, à tel point que La Jonelière était le centre de formation le plus représenté chez les joueurs en 1998. Le très beau jeu à la Nantaise, cher au Dandy, a apporté un impact indéniable à la victoire finale ; avec des Canaris nourris de ce précepte : « celui qui renonce à être meilleur cesse déjà d’être bon » (coach Suaudeau).

Symboliquement, la Coupe du Monde revient à La Jonelière, à La BeaujoireNantes est championne du Monde.

Soudain, lucarne en pleine face, façon nettoyage des toiles d’araignées, au coin de la rue Deshoulières, qui jaillit devant le Dandy ? Marcel Desailly. Résonne dans la tête : « il jaillit, il jaillit » d’Eugène Saccomano lors du but de Zidane en finale. Il faut déclencher un échange ou tenter le passement de jambes ? Peur de l’aborder ou peur d’être taclé ? Le Dandy est mené par 2 tactiques : 1. « Arriver dans la surface et ne pas pouvoir tirer au but, c’est comme danser avec sa sœur » (Diego Maradona, en soirée napolitaine) ; 2. « Vous avez peur de quoi ? Vous avez peur de qui ? Peur ? Vous allez perdre les gars » (Aimé Jacquet). Finalement il opte pour une bonne stratégie à l’ancienne, plus littéraire : « Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités » (Albert Camus, ancien gardien de buts en Algérie, l’Algérie berceau de Zidane).

Le Dandy s’adresse à Marcel Desailly : « Alors, votre action musclée sur Cafu (l’homme aux 3 finales de Coupe du Monde, inégalé), à la 67ème, c’était vraiment pour marquer le 3ème but en finale de la Coupe du Monde… ? ». S’en suivra un carton rouge pour notre Nantais.

21h00. Dimanche 12 Juillet 1998 : coup de sifflet, la finale entre la France et le Brésil démarre

Les souvenirs de cette année 1998 reviennent au galop… La liste d’Aimé Jacquet en écoute sur RMC à la sortie du Lycée Clémenceau avec l’album Panini dans le sac à dos. Interrogation : « alors Anelka est-il sélectionné ? », il n’en est rien, on connaît la fin de l’histoire entre Anelka et les Bleus en 2010… La France accueille sa 2ème Coupe du Monde, la plus belle, après celle de 1938. La disparition d’Éric Tabarly, un autre Dandy nantais. « Bye bye » chantait Ménélik (tube de l’année 98). Le Tour de France décalé du fait des scènes de liesse populaire en France, un Tour au cours duquel le vainqueur, Marco Pantani, monta les 2-Alpes avec une puissance inégalée. Cycliste à la fin tragique, rappelé parmi les anges de la montagne.

Eric Tabarly

21h27. Corner tiré par Petit, tête de Zidane… BUT 1-0 pour la France

C’est l’histoire de trois joueurs au destin fabuleux : Didier Deschamps, Marcel Desailly, Christian Karembeu. Ils ont été les ambassadeurs du FC Nantes à travers ce Mondial, une marque déposée qui fait que le beau jeu du FC Nantes survivra (« I Will Survive » n’est pas pour rien). 20 ans après ce titre comme capitaine, Didier Deschamps accompagne en tant que sélectionneur l’équipe de France en 2018.

Quelle tribu ! Non pas celle de Dana (été 98). Didier Deschamps est à l’époque le joueur le plus capé de l’histoire de l’équipe de France, capitaine emblématique biberonné au beau jeu de Suaudeau. Il rentre au centre de formation en 1983, fait ses classes avec succès à La Jonelière, aura la carrière qu’on lui connaît, et la classe d’un capitaine qui aura mené les Bleus en 1998 et 2000 sur le toit du monde. Marcel Desailly, pur produit des Dervallières, fait ses classes au club Mellinet, club de quartier, puis rentre au centre de formation de La Jonelière en 1980. Christian Karembeu rentre au centre de formation de La Jonelière en 1988, confirme son talent à la Sampdoria puis au Real de Madrid.

Doit-on tout au FC Nantes ? La question se pose comme un ballon sur le point de penalty un 3 juillet 1998 face à l’Italie. En effet, nos trois Canaris ont connu la consécration en Italie. Tout n’est pas dû à La Jonelière mais bel et bien, ma bene e bene a la sprezzatura, une formation « élégante » dans le Calcio, une apparence de facilité et d’aisance dans les réalisations les plus difficiles. Le Dandy dresse un hommage à la Squadra Azzura pour l’édition 2018 : grazzie tutti e baccio.

France 98

Quelques minutes plus tard. Sortie kamikaze de Fabien Barthez sur Ronaldo, le Brésilien est choqué, occasion manquée pour le Brésil.

Le style brésilien : nonchalance et talent, à l’image d’un Dandy. Ignorant d’un changement d’ère dans le football, le jeu à la brésilienne n’a pas été à la hauteur et la 5ème étoile ne pouvait se porter avec tant d’errements. On retient les larmes de Romario à Roissy constatant qu’il ne peut pas disputer la Coupe du Monde (sa dernière), blessure et fin de carrière du baixinho dandinho. Ronaldo a t-il bluffé en finale ? A-t-il vraiment fait un malaise cardiaque quelques heures avant la finale ? Certainement sorti tard la veille à la Favela Chic, à Paris (lieu de prédilection de Ronaldinho en 2002). Trop sûrs d’eux avant la finale, les Brésiliens arrivent sur le terrain sans s’échauffer, un flegme qui présageait la chute, et leurs défauts bien observés par Aimé Jacquet dès la causerie d’avant match : « Les gars, nos Brésiliens sur les corners, il y a personne au marquage ». On connait la suite… Et partie remise quatre ans plus tard pour la 5ème étoile. Obrigada a todos e beijos.

21h46. Corner de Djorkaeff, Zidane une nouvelle fois, tête magnifique, qui laisse Roberto Carlos médusé. 2-0 pour la France

Durant ce Mondial, la ville de Nantes a été hôte de la compétition. La Beaujoire a accueilli quelques beaux matchs, dans un stade souvent complet : par deux fois le Brésil, contre le Maroc en poule, et contre le Danemark en ¼ finale ; la Croatie, que les Bleus retrouveront en ½ finale, a affronté le Japon au 2ème tour ; un Espagne-Nigeria palpitant (2-3) avec un public Nantais encourageant les Nigérians ; Chili-Cameroun 1-1 ; et Etats-Unis-Yougoslavie 0-1. Le YelloPark, dont on parle tant en Tribune Loire et en loges présidentielles, accueillera-t-il une prochaine compétition de football ?

Timbre France 98 Nantes

22h48. Passe de Vieira en profondeur pour Petit, tir croisé BUT !!! 3-0 pour la France

Dandys, pour cette Coupe du Monde en Russie, enfilez votre maillot Adidas de 98, embrassez-le comme Zidane en finale (2 fois) et, durant cette compétition, vous verrez du jaune et vert, non pas de l’auriverde mais les couleurs du FC Nantes.

22h49. Coup de sifflet final, la France est CHAMPIONNE DU MONDE

Le clap de fin, c’est une image passée inaperçue mais qui en dit long : au milieu de la pelouse du Stade de France, Didier Deschamps présente la Coupe du Monde, accompagné de Marcel Desailly et Christian Karembeu. L’image est claire, le jeu à la nantaise est sur le toit du monde « Pour l’éternité » (L’Équipe, 13 juillet 1998). Symboliquement, la Coupe du Monde revient à La Jonelière, à La Beaujoire, Nantes est championne du Monde. Après avoir lu ça, on peut mourir tranquille. N’est-ce pas Thierry Rolland ? Belle Coupe du Monde à tous.

À Andrea H.

PS : Finir avec l’histoire du « casse du siècle ». Peu le savent : cette nuit de 12 juillet 1998, Stéphane Guivarc’h se fait voler ses son sac et ses affaires dans la soute du bus, avec notamment son maillot de la finale

Signature Agathon