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48 heures… en pays de Fouesnant

C’est le lot commun de chaque office dédié au tourisme dans toutes les stations balnéaires de France : envoyer du rêve à l’estivant avec un nom qui claque. Fouesnant ou Bénodet, c’est joli, c’est sauvage, c’est authentique, c’est le Finistère qu’on aime mais cela n’attire guère plus que les inconditionnels de la Bretagne et les Parisiens du 78 qui goûtent à ce bonheur, 15 jours par an, de pouvoir ressortir vareuses, cirés jaunes et marinières de leur dressing sur mesure en acajou, sans passer pour d’étranges turlupins. Paradoxe du temps : moins il y a de marins et plus on en porte les vêtements.

Chaque bout de chemin offre une sensation de bout du monde.

Un soir qu’ils remontaient leur canot de la cale de Beg Meil, à l’issue d’une divine journée de séminaire au large des îles Glénan, à déguster des langoustines du Guilvinec arrosées d’un excellent Savennières, ces bonshommes et gracieuses dames préposés à officier au tourisme du pays de Fouesnant ont eu un éclair de génie : ici, c’est « la Riviera Bretonne ».

Ma Doué benniget ! La Riviera Bretonne ? En v’la d’une affaire…

On commanda une demi-douzaine d’huîtres et des toasts au saumon à la Cabane du Virage toute proche, spot à l’atmosphère estivale et à l’accueil chaleureux ; on dressa une note d’intention (en fait, 2 ou 3 post-it) pour justifier la nouvelle com’ ; on s’en alla voir les mairies concernées, qui acquiescèrent ; ne restait plus qu’à entrer sans frapper dans le bureau du patron d’Armor Lux, à Quimper, pour faire broder « La Riviera Bretonne » sur ses célèbres marinières. L’affaire était dans le sac de plage avec le seau, la tétine waterproof et le jokari. On trinqua : Yer’mad !

Il faut admettre, et le Dandy l’a vu de ses yeux vu (il valide chaque mi-juillet auprès de son ophtalmologue la disposition intacte de cette capacité optique hors normes) : la région multiplie les surprises, les découvertes et les ravissements.

À Fouesnant, la superbe pointe du Cap Coz ouvre à l’horizon sud aux plagistes ce qu’elle préserve en son bras nord aux plaisanciers et pêcheurs dans l’anse de Penfoulic. Le sentier côtier qui mène jusqu’à Beg Meil regorge de criques – la plage de Bot Conan se taille un franc succès – et de points de vue spectaculaires sur l’océan. Chaque bout de chemin offre une sensation de bout du monde. Sur l’eau, un esthète navigue, seul et serein, à l’aide d’une pagaie en bois ; le Dandy sent monter l’irrépressible envie de se ruer sur les Internets pour acquérir un kayak de mer en bois de cèdre afin de rejoindre ce nouveau camarade. S’éloignant du rivage, côté terre, l’on découvre étonné Les Vergers du Cap Coz, une plantation de kiwis bio qui existe depuis… 1968. D’aucuns cherchaient sous les pavés, la plage ; d’autres à même époque trouvaient sous la plage, les kiwis. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

Bénodet se présente sous les atours plus classiques (et plus connus) d’une station balnéaire avec casino, thalasso, restaurants de plage, promenade aménagée et sable fin avec cabines privatives. Cela n’altère en rien son charme. C’est après la pointe Saint-Gilles qu’il faut se rendre, pour découvrir, à l’abri de la longue bande dunaire de la Mer Blanche, la jolie et discrète plage du Letty. Devant l’anse du Groasguen, profitant des courants, de talentueux intrépides pratiquent un kite surf de haute volée (des sauts de plusieurs mètres), qui régalent petites pupilles écarquillées et grands yeux rêveurs.

En face de Fouesnant, le Dandy regarde Concarneau qui dissimule sa ville close. Derrière ces hauts murs caractéristiques de Vauban, qui dominent le port de plaisance, l’artère principale dévoile une Maison que le passage Pommeraye connaît bien : Georges Larnicol. Ravi d’en avoir trouvé la genèse, le Dandy l’est d’autant plus d’y rencontrer Monsieur Larnicol en personne, broderie MOF sur le poitrail, en train de préparer minute des « kouignettes » salées dont la dégustation fait le délice de son déjeuner à l’ombre des remparts.

Incontournable est la visite de Pont-Aven, dont le nom résonne au loin dans l’histoire de la peinture, et de l’impressionnisme en particulier. Paul Gauguin, chef de file. Au milieu de ces ponts et maisons en pierre, la magie opère inévitablement, la beauté des lieux éblouit continûment. Bien sûr, Pont-Aven est devenu un centre des congrès du lèche-vitrines pictural (des dizaines de galeries) et du tourisme biscuitier (les galettes Traou Mad). C’est aussi cela la Bretagne qu’on aime, siège d’Armor Lux, Guy Cotten et la Conserverie Courtin, au point qu’une jeune marque a saisi son mordant : « Je dévore ma Bretagne ».

Pépite et joyau de cette Riviera bretonne, le Dandy laisse au large, nimbées de leur mystère envoûtant, les sublimes îles Glénan. Se vivant en Vendredi de plaisance, il rêve d’y aller avec une Samedi plaisante…

À Isabelle B.

Signature Évariste