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J’aurais voulu être un Nantais – Première partie

Souvent, entre deux saillies de son interlocuteur avant de prendre la clé des champs, le Dandy se voit entretenir au sujet du fameux « jeu à la nantaise ». Mais le style à la nantaise, alors, qui en parle ? Il saute pourtant aux yeux de tout voyageur qui, à la vue du premier homme vêtu d’un chino couleur rouge, beige ou marine, d’une paire de sneakers et d’un caban, sait instantanément qu’il est arrivé en terre Nantaise. Incontournables, le chino et le caban manifestent autant un souci esthétique qu’un singularisme local et historique, proximité océanique oblige.

Il n’imite pas un style en assemblant des pièces de marque, il le crée…

La deuxième et inévitable marque de fabrique du style Nantais, c’est le piédestal (et non le pied d’Estelle, qui n’est guère concernée) fait au sacro-saint verre entre amis. Ici, c’est à toute heure. Tous les jours. 10 heures chez Madame Rêve, 11 heures aux Petits Pavés, 12h30 au Café de l’île, 15h10 au Café sur Cour, 17h30 au Lieu Unique, 18h50 au Hangar à Bananes, 20h à La Comédie des Vins, 21h30 au Gigg’s Pub, 22h20 à L’Ivresse, 23h45 au Dynamo… Leur rendre visite à tous dans la même journée reste un Graal digne du Dandy.

Ce parcours de santé n’est que trop prescrit pour soigner ceux, nombreux, envoûtés par les sirènes de la vie de famille sur les bords de l’Erdre. Avec leur triptyque poussette-casquette-basket et vogue la galette, on sent confusément que les papas Nantais ont opéré une régression vestimentaire, manière symbolique de conjurer le sort d’avoir enfanté la génération à venir et de ne plus être la dernière. De là à ressortir sa Playstation 4, il n’y a qu’un fil entre la manette et la prise de courant. Tiens, passe-moi le numéro de Speed Rabbit Pizza. Le papa Nantais se reconnaît également au fait qu’il emmène ses enfants partout où il va – pour la raison légitime que partout où il va c’est bien.

Plus jeunes, les apostats du style Nantais, avec leur pantalon retroussé en toute saison, semblent ainsi signifier leur peu de prise au vent d’un gonflement d’ego puisque leurs chevilles vivent au grand air. Bien loin de cet esprit de la capitale où ces dernières enflent exponentiellement avec l’âge et les revenus. Loin du Parisien, le Nantais ne tire aucune gloire de connaître un patron de bar, il les connaît tous ; il ne conserve pas pour lui ses bonnes adresses, il les partage ; il n’imite pas un style en assemblant des pièces de marque, il le crée. Lorsque le Nantais regarde i>Télé, c’est pour s’informer, pas pour admirer la palette du vestiaire de Guillaume Auda ou Antoine Genton.

Le style Nantais, c’est aussi le plaisir de flâner au milieu de certaines curiosités urbanistiques…

Signature Évariste